[RPG] The Last Mission...

Hj: Oui, je gribouillerai (voire plus, ça serait bien que je sorte ce qui s'appelle un DESSIN un de ces quatre xD) à l'occasion. Ce soir si j'ai terminé mes premières révisions en vue de la semaine de bac blanc qui arrive à grands pas avec ses grosses rangers boueuses, je ferais un petit truc o/

Hj: Oh yeah, j'ai haite de voir un truc, ca fait longtemps que t'as rien sortit. Ce sera pas ce soir vu l'heure... XD Mais mieux vaut tard que jamais comme on dit >w< Bon courage pour ton futur dessin o/

Hj: Non effectivement ce n'aurait pu être hier soir pour le dessin, vu comme je me suis effondrée suite à d'intenses révisions ._.

EDIT : Cependant, suite à la relecture cette nuit de quelques mangas que j'affectionne particulièrement (impossible de me rendormir de 2h du matin à 4h...), une ébauche intéressante de personnage se profile dans ma tête, ce qui me donne un sujet à coucher sur papier et une bonne raison pour commencer un dessin, ou du moins, commencer à imaginer et à détailler peu à peu mon futur personnage \o/

HJ: Ooooh trop génial alors *o* Quels sont les manga qui ont réveillé ton inspiration, que j'aille prier devant pour les remercier ? xD En tout cas, je ne peux pas cacher mon impatience de voir ton nouveau perso. *w* Moi je vais retravaillé un peu le mien, histoire de le... "mettre à jour". XD

Hj: Tu peux prier pour remercier Death Note et Pandora Hearts xD Bon retravaillage de perso, pendant que j'ébauche à peine le mien >.<

Hj: Ok, je vais m'agenouiller devant de ce pas. *courbette*
J'aime ton nouvel avatar aussi. Meme si le "This is SPARTAAAAAAAAA" va me manquer. XD

Hj: Ah, n'est-elle pas magnifique cette chouette, avec son air ahuri.
Toujours aussi dans le thème de Mokonaë, encore plus que THIS IS SPARTA dirais-je même.

HJ: J'avoue que la chouette est plus dans le theme. L'autre spartiate était moins impliqué. °-°

Hj: Certes. L'autre faisait que gueuler, elle elle est... Attentive @_@

HJ: Oui, son regard semble te forcer à poster sans faire de vagues, sous peine qu'elle vienne te voler dans les plumes.... ç_ç

Hj: ...Ahah, certes, je vais donc tenter de me plier à sa volonté et venir poster plus souvent... Sous cette pression, je ne peux que me soumettre... @w@'

HJ: Non d'une chouette. @o@

Hj: Okay, donc après relecture spartiate du sujet, je peux enfin poster. xD
On a donc été dévirtualisés et l'usine s'effondre sur nous...

Du noir. Elle ne voyait que du noir. Si tant est qu'elle voyait.
Elle ne faisait qu'entendre. Elle entendait des choses affreuses... Des cris, des hurlements d'animaux qu'on égorge, comme si elle avait fermé les yeux dans une salle de torture de prison...
Elle avait mal. Très mal. Au coeur. Qui lui semblait battre si vite qu'elle ne pouvait en suivre le rythme. Un rythme inhumain.
Un flash soudain.
C'était elle qui hurlait.
Emma était prise de convulsions musculaires terribles. Elle hurlait à la mort. Elle ne voyait rien. Elle était allongée dans un scanner, le corps tordu et noué par les convulsions. La dévirtualisation et le choc n'avaient pas été sans séquelles. Quelle en était la cause ? Un bug dans le processus de dévirtualisation ? Son état était tel qu'elle ne pouvait même pas envisager la question.
Soudain, elle entendit une voix. Elle ne compris pas ce qu'elle disait.
...
"...en...répon...partir...!"
Elle avait si mal...
Elle ouvrit les yeux et hurla. La lumière lui brûla la rétine, elle ne vit que des tâches de couleur qui bougeaient. Elle tenta d'appeler quelqu'un, n'importe qui.

- "AAAAhah.... AAA L'AIIIDE... NOOOOON !"

Elle convulsa à nouveau et son bras heurta quelque chose de tranchant. Elle hurla. Elle sentit un liquide chaud couler sur son bras en grande quantité. Ca faisait si mal...

-"NNNNAAAAaaan... AIDEZ...moi... AAahh..."

Elle fixait maintenant le plafond les yeux grands ouverts, la douleur la plus intense n'étant plus due à la lumière. Elle ne vit qu'un plafond en ruine parcouru de câbles débranchés, qui tressautaient, grésillaient, comme torturés par une électricité qu'ils ne pouvaient plus supporter.
Une convulsion encore.

- "AAAAAAHHHhhh... NON ! JEREMIIIIIE !"

...Jeremie ?

Bien qu’encore étourdie, Annabelle entendit les cris d’Emma provenant des scanners partiellement détruit. Suscitant l’aide de Gaara, elle réussit à se relever. Elle scruta la salle en ruine d’un rapide regard, et fit quelques pas en direction de son amie qui hurlaient. Deux pas. C’est tout ce qu’il fallut à son corps pour se mettre cracher du sang par une plaie à sa jambe gauche. Annabelle perdit l’équilibre, mais oubliant la douleur, se mit à courir de manière bancale jusqu’à son amie pour la sortir des décombres tranchants du scanner.

Annabelle – « Emma ! OH, EMMA ! Ca va ? Tiens bon ! »

Elle entendit des gémissements venant de l’autre côté. Sans hésitation, elle reconnut la voix fluette d’Odd qui reprenait ses esprits. Elle jeta un œil en direction de Gaara, qui semblait avoir déjà compris ce que la jeune fille voulait et s’était diriger vers le garçon pour l’aider à se relever.

Annabelle – « Je comptes sur toi, Gaara. »

Elle regarda de nouveau Emma, et l’appuya sur son épaule pour l’éloigner des scanners et retourner vers Gaara.

Annabelle –« Où sont Yumi et Aelita ? Et Ulrich ? »

A la seconde où elle prononça ses mots, l’usine se remit à trembler. Paniqué, les trois adolescents en état de le faire crièrent les noms des collégiens manquant. Plus loin, Yumi se tira un peu des décombres pour manifester sa présence, avec Ulrich et Aelita dans les bras.

Yumi – « Ici ! J’ai besoin d’aide, vite ! »

Annabelle laissa Emma dans les bras d’Odd.

Annabelle –« Prends soin d’elle. »

Puis elle courut vers Yumi.

Annabelle – « Commencez à fuir, on vous rejoind ! »

Elle aida Yumi à sortir des décombres avec Ulrich inconscient pendant qu’Odd commença à remonter vers la surface avec Emma, puis tira Aelita qui toussait à cause de la poussière remuée par les secousses. Aidée par Gaara, Yumi partit à la suite d’Odd et Emma. Annabelle guida la princesse déboussolée jusqu’à l’échelle qui servait de sortit de secours et remontait jusqu’à la surface.

Annabelle – « Courage Aelita, les autres sont déjà en haut ! »
Aelita (faiblement) –« O-oui… »

L’usine tremblait de plus belle. Aelita lâcha les barreaux, mais ne chuta pas. La main de Gaara la ratrappa.

Gaara (d’un ton énervé) – « Qu’est-ce que vous foutez ?! Tout le monde est déjà sur le pont ! »

Il tira Aelita et la remonta, la poussant pour qu’elle court le plus vite possible vers le pont et rejoigne la sortie. Annabelle remonta le plus rapidement possible à sa suite, et courut juste derrière Gaara.

Alors qu’elle apercevait enfin la sortie, ses amis, et ce pont qui les emmènerait loin de l’usine, le plafond de ce vieux bâtiment désaffecté céda. D’énormes morceaux de métaux tombèrent lourdement vers le sol, d’autres volaient à travers le grand corridor, pendant que les murs et les plateformes menaçaient aussi de s’effondrer dans la seconde.

Fatalement, Annabelle perdu l’équilibre, et tomba sur le sol. Elle se releva difficilement. Elle vit Gaara, qui courrait vers elle, un bras tendu devant lui, le visage déformé par un cri déchirant et un regard effrayé. Tout alla si vite qu’elle n’eut pas le temps de réagir. La jeune collégienne fut frappée de plein fouet par une plaque de métal, qui la souleva dans les airs. Sans hésitation, l’ancien sbire d’ARNA se jeta dans l’effondrement. Et ils disparurent tous les deux dans un bruit assourdissant, avec une partie de la plateforme et des murs de l’endroit où ils se trouvaient, laissant une inquiétante trace d’éclaboussure rouge sur le reste de mur et de ponton.

HJ: Voilà, j'ai perdu officieusement mon bras, et Gaara va surement mourir dans le post suivant. ç_ç"
Mouais ok. Je me fais pitié moi-même, c'est nian-nian @_@'
Mais ca changera avec mon perso adulte \o/

Emma reprenait lentement ses esprits. Tout le long du trajet, elle avait été ballottée, et les décombres de l'usine, qui s'effondrait, l'avaient heurté, malgré le soin qu'avait porté Odd a sa sécurité. Cela avait eu pour conséquence d'ouvrir davantage encore la plaie à son bras. Elle perdait du sang en abondance. Sa vue se troublait un peu plus à chaque pas.
Odd, volontaire mais peu robuste, avait été contraint de la laisser tomber sur le pont, à bout de forces. Visage contre terre, Emma n'entendait que les bruits fracassants des métaux et du béton qui s'écroulaient, pan par pan, dans la nef de l'immense bâtiment.
Reprenant peu à peu ses esprits, elle entendit une voix qui n'était celle d'aucun de ses compagnons...

... – « Qu’est-ce que vous foutez ?! Tout le monde est déjà sur le pont ! »

Cette voix fut suivie d'un bruit de fracas assourdissant.
Une prise de conscience et une inquiétude terribles s'emparèrent soudain d'Emma. La douleur s'étant un peu atténuée, elle se souvint de tout.
Jérémie avait disparu. L'usine s'effondrait.
Tout le monde était en danger.
Elle se redressa.
Douleur terrible au bras droit.
Elle lui arracha quelques larmes.
En se redressant, elle eut le temps de voir Annabelle disparaître dans le vide, et un jet de sang suivre sa chute.

- "...ANNABEEEEEEELLE !"

Ses ongles crissèrent sur le goudron du pont. Elle mordit sa langue à en saigner. Elle tenta de se relever, mais un bras la retint.
C'était Odd. Il était allongé à côté d'elle, épuisé.

"Ne fais pas ça... Tu es... Blessée..."

Elle n'entendit même pas.
Les yeux pleins de larmes, elle se précipita vers ce qui restait de l'usine, vers les macabres décombres qui continuaient de s'effondrer.
Mais elle ne vit pas la plaque de béton sur son chemin, effacée par l'eau salée...
Elle tomba, et s'évanouit.

~Annabelle... Non... Qui... Pourquoi... Je...~

Etais-ce la fin de la vie d'un autre camarade...?

Elle n’entendait plus rien, elle ne sentait plus rien. Doucement, elle ouvrit les yeux, pour quelques instants. Il faisait sombre, et elle y voyait trouble. Elle distinguait à peine une silhouette, qui tendait le bras vers elle. Elle voulut tendre le bras, pour saisir cette main qui lui était tendue. Mais rien à faire, elle ne vit pas son bras se tendre. Ses paupières se refermèrent d’elle-même. Elle ne vit plus rien.
…
Elle rouvrit d’un coup les yeux, en toussant à s’en décrocher les poumons. Elle voulait se redresser pour recracher toute cette eau qu’elle avait respirée, mais n’y arrivait pas. Une main posée dans son dos l’y aida. Annabelle reprit doucement ses esprits, à genoux sur le sol. Elle ouvrit les yeux, et vit Gaara juste devant elle, lui aussi à genoux. Sa peau, devenue plus foncée, s’effritait comme du sable gorgée d’eau. Il était couvert de sang et de blessures.
Gaara – « Est-ce que… ça va… ? »
Elle ouvrit la bouche pour lui parler, mais une vive douleur lui lacera le bras, lui coupant le souffle. Son corps s’était désengourdit, et la faisait affreusement souffrir. Elle tourna lentement le regard vers son bras droit.
Gaara – « N-Non ! Ne regarde pas ! »
Trop tard. Le visage de la collégienne se déforma de douleur et d’effroi. Son bras droit… il n’était plus là. Il avait été déchiré, arraché durant sa chute. Elle était couverte de sang, son sang, et la plaie béante était colmatée par du sable, maintenant coloré de rouge.
Annabelle - « …M…Mon… bras…ah… »
Elle leva les yeux en direction du garçon, en pleurant silencieusement. Elle fut surprise de voir le garçon qui la fixait, les yeux brillant… de larmes.
Gaara – « Je suis désolée… »
Les larmes se mirent à rouler sur les joues sableuse de Gaara.
Gaara – « Pardonnes-moi… je n’ai pas réussi à … »
Elle passa un bras derrière la tête du garçon et le serra contre elle du mieux qu’elle pouvait. Peu importe la situation dans laquelle elle se trouvait, voir des larmes couler sur son visage la faisait plus souffrir que n’importe quelle blessure. Indéniablement, elle était tombée amoureuse de lui. Elle ne savait pas quand ni pourquoi, mais elle l’aimait quand même.
Elle avait un mauvais pressentiment. Il ne lui fallut pas longtemps pour relier la disparition du super calculateur à la santé de Gaara.
Le garçon passa ses bras autour de la collégienne, se serrant plus fort contre elle en pleurant.
C’était encore un enfant, lui aussi. Il semblait à peine avoir leur âge, en y repensant. Et il s’était retrouvé sous les ordres d’ARNA. Etait-il humain ? Ou corps virtuel, qui aurait été matérialisé ?
Malgré la douleur, et les larmes qui coulaient sur son visage à cause de celle-ci, et de tout ce qui venaient d’arriver, Annabelle caressa la tête du garçon.
Annabelle – « C’est bon… Ca va aller… tout va… tout va bien… »
Comment osait-elle dire ça ? Avec tous ces gens qui avaient perdus la vie, l’ami qu’ils avaient perdu, les dégâts matériels, et son bras… Toutes ces choses ne reviendraient pas. Jamais la vie ne redeviendra comme avant.
Cette pensée la fit pleurer de plus belle. Elle serra sa seule main sur la tête de Gaara en hurlant. Mais elle ne cria pas longtemps. Les lèvres du garçon se collèrent aux siennes, l’empêchant ainsi de continuer à hurler.
Tout était silencieux, la terre avait cessé de trembler. Seules quelques lointaines sirènes de pompiers servaient de bruit de fond.
Un baiser, c’est tout ce qui suffit aux deux collégiens pour échanger en un instant toute leur existence. Les larmes sur le visage du garçon avaient déjà séché. Celles de la collégienne ne cessaient de couler. Elle venait de comprendre que c’était finit. Que lui aussi allait disparaitre. Lui, il savait déjà qu’il allait mourir en même temps que son maitre, il aurait juste préféré que ça se passe mieux pour les collégiens et pour les habitants de cette pauvre planète. Il lâcha les lèvres de la fille qu’il aimait. Cette fille têtue qui l’avait accepté tel qu’il était. Bien que cela n’ait pas duré très longtemps, il était satisfait de cette relation. Même si, au fond de lui, il aurait aimé pouvoir continuer encore un peu…
Le sable de sa peau commença à se détacher avec le vent, le faisant disparaitre progressivement.
Annabelle (en pleurant) – « … Tu… tu dois y aller… ? »
Gaara – « Oui, c’est l’heure. »
Ils se regardèrent une dernière fois dans les yeux.
Gaara – « … Prends soin de toi. »
Annabelle (hochant la tête) – « Je ne t’oublierais pas… Gaara. »
Gaara – « Merci. Je tâcherais de continuer à veiller sur toi. »
Annabelle –« Tu… »
Elle n’arrivait plus à parler, ses sanglots lui serraient la gorge. Le garçon posa sa main sur sa joue juste avant de disparaitre dans un nuage de sable.
« Adieu. »

…
Il n’était plus là. Brisant le silence, sa seule main lui cachant le visage, Annabelle hurla. De toutes ses forces, elle hurla. Elle pleura encore, durant de longues minutes. Elle savait bien que cela ne le ramènerait pas. Ni lui, ni Jeremy d’ailleurs. Elle toussa, puis se calme. Elle se redressa, difficilement, puis se mit debout, droite, la main sur son épaule blessée. Elle regarda en direction de l’usine. Elle était sur la berge, et devait revenir vers ses amis maintenant. Si le pont tenait assez longtemps, elle pourrait s’assurer que tout le monde aient évacué.…

HJ: Post trop dramatique et gnian-gnian, je me suis fais de la peine moi-même... p*tain vivement qu'on passe à autre chose parce que cette version de mon perso est insupportablement déprimante. <")

Hj : Mais il est trop touchant ce post. Depuis le temps que je l'attendais, cette scène avec Gaara, c'est l'apogée de l'amour collégien du RPG xD
Dj :

Aucun des camarades présents sur le pont n'avait réellement compris ce qui s'était passé. Cela faisait trop, trop de disparitions, trop de sang, trop d'émotions pour de si jeunes collégiens. D'abord Jérémie, puis leur amie...
Hébétés, ils désiraient tous descendre dans les décombres, savoir ce qui lui était arrivé, savoir si elle était en vie... Elle avait été aspirée par les débris ils ne savaient où. Mais l'usine qui s'effondrait, leurs membres ankylosés, endoloris à un tel point que certains ne parvenaient même pas à se redresser, les dissuadait de tenter quelque chose. Le sentiment d'inutilité et d'impuissance les figeait sur place. Tous restaient là, dans une hésitation silencieuse. Tous pleuraient.
Soudain, un cri déchiré parvint des profondeurs de la nef.
Un regain d'espoir. Annabelle était vivante.
Emma eut un rire incontrôlé, effrayant, un mélange entre les larmes et la folie. Elle se redressa du mieux qu'elle put pour aller constater de ses propres yeux que son amie était vivante.
Elle ignora la douleur lancinante qui lui déchirait le bras. Elle ignora le sang qu'elle perdait en marchant, et qui teintait le bitume lacéré du pont, et s'élança en vacillant vers le trou sombre.
Elle hurla.

- "ANNABEEEEEEEEEEEELLE !"

Epuisée, meurtrie, elle manqua de tomber, mais se retint de son bras valide au reste de mur à sa gauche.
Les épais nuages de poussière soulevés par l'écroulement lui cachaient la vision de la nef. Tout n'était que murs défoncés, câbles et tuyaux arrachés. Tout tremblait encore. L'orage couvrit le ciel, et sa voix grave se fit entendre. Tout trembla de plus belle, comme si toutes les forces de la nature se réunissaient dans un unique tableau de désastre et d'apocalypse.
Emma ne pouvait pas savoir si le cri que tous avaient entendu auparavant était un hurlement de douleur, un hurlement d'adieu, ou un signe de vie et de volonté, un signe de haine et de désir de la combattre. L'inquiétante explosion de sang qui s'étalait sur le rebord de la plate-forme arrachée fit pencher l'avis d'Emma vers la première option.

Etalant son propre sang sur le mur où elle s'appuyait, elle tomba à genoux, et appela, comme une petite fille perdue.

- "ANNABEEeeelle..."
...
- "Jérémie..."

L'écho de ses cris et de ses sanglots se perdit dans l'immensité de l'usine écroulée.
Elle attendait une réponse.
Tous attendaient une réponse.
Une fine bruine commença à tomber.

HJ: Nice alors <3

La collégienne regardait autour d’elle, cherchant un moyen de rejoindre le pont avec un seul bras. Peu importe comment elle y pensait, elle ne voyait aucune sortie. Elle était bloquée par les gravats, entourée d’eau, dans un petit endroit solidifié avec du sable par Gaara. Elle avait encore le cœur noué, elle n’osait pas regarder le sable. Pourtant, elle ne voulait pas l’oublier…

De sa désormais seule main, elle griffa le sable, l’effritant, pour en prendre dans sa main. Elle serra son poing, écrasant le sable. Elle se regarda. Elle avait des poches, mais elles étaient trempées. Aucun moyen non plus de conserver le précieux sable au sec, donc. Elle continua de se retourner le cerveau en quête de solution.

Alors qu’elle commençait à désespérer, elle entendit une voix crier son nom. Comme la voix d’un ange apparu pour la guider. Son regard s’illumina, les larmes revenant noyer ses yeux.
« …E-Emma… ? »
Elle frotta son visage avec son bras. Vivante. Elle était vivante. Il fallait la rejoindre, maintenant. Elle, et les autres.

Elle finit par penser à la chose qui aurait dû être la plus évidente du monde pour elle dans une meilleure situation : l’Alchimie.

Elle solidifia le sable pour en faire un caillou, et le mit dans sa poche. Puis elle posa sa main sur le tas de gravats. Pas le temps de tracer de cercle, impossible de faire les procédures habituelles avec un seul bras. Pensant uniquement à ses amis qu’elle souhaitait de tout cœur rejoindre, et à ses frères qu’elle voulait absolument revoir, elle rassembla toutes ses forces dans sa main qu’elle posa sur les gravats. Concentrée, des gouttes de sueurs perlant sur son visage, elle grimaça, et en vint à supplier les gravats.
« Allez, debout… »
Elle se mit à hurler.
« LEVEZ-VOUUUUUS !! »

Des dessins apparurent sur les gravats et s’illuminèrent. Elle regarda les gravats s’envoler dans un souffle qui lui souleva les cheveux, surprise, presque choquée. Projetés vers l’avant, les débris du toit de l’usine formèrent un chemin tout droit vers ses amis dans un bruit fracassant.

Elle regarda la route qui s’ouvrait maintenant devant elle. Elle n’avait plus qu’à avancer, tout droit… tout droit… toujours tout droit.
Elle courut, chaque pas menaçait de lui faire perdre l’équilibre, mais elle continua sans réfléchir. Elle n’entendait plus rien, et y voyait assez trouble.

Elle ne savait pas combien de temps elle avait mis mais elle était enfin arrivée. Elle s’arrêta devant son amie, à genoux sur le sol. Tous levèrent les yeux vers elle. Elle sourit, ne pouvant retenir ses larmes lorsqu’elle les revit enfin.
« Bah, faites pas cette tête. On dirait que vous avez vu un fantôme. »
Ses jambes tremblaient. Elle n’allait plus tenir debout très longtemps.
« Hmm. Désolée les gens, mais je vous laisse la suite. On se voit dans quelques minutes, ok ? »
Elle n’eut pas le temps de faire semblant de rire. Elle tomba à genoux et s’effondra sur Emma, inconsciente.

A l’autre bout du pont arrivaient en courant deux silhouettes apparemment pressées.
« WOI ! Al’ ! T’es sûr que c’est par là ?! »
« Certains ! Je ne sais pas quand ni pourquoi, mais je suis déjà venu ici … Elle est là, j’en suis sûr, je le sens. »
Courant sur le pont en direction de l’usine, les deux grands frères arrivaient en renforts aux collégiens.

HJ: Je me suis dit que quelques bras musclés en plus seraient utiles. xD

Sans savoir comment ni pourquoi, Emma sentit tout à coup le corps lourd d'Annabelle s'effondrer sur elle, comme si elle était morte, comme si elle avait consumé tous les efforts du monde pour parvenir à se hisser sur la corniche.

L'usine continuait de s'effondrer dans un fracas au bruit insupportable, l'air était chargé de particules de poussières. Tous les collégiens avaient les jambes engourdies, les yeux irrités, emplis de larmes, tels des guerriers épuisés de combattre, impuissants face à cette nouvelle situation. Tout continuait de s'effondrer, lentement.

Emma contemplait ce qui restait du bras d'Annabelle. Elle ne savait pas ce qui s'était passé dans la nef, et n'osait même pas l'imaginer. Elle arracha un pan de son t-shirt et s'en servit pour couvrir la blessure d'Annabelle, du mieux qu'elle put, elle tenta de faire cesser le saignement. Le corps ensanglanté de son amie appuyé sur elle, elle se redressa, vacillante, et quetta dans le regard de ses amis quelque réconfort. Peine perdue, tous étaient effrayés, dépités, le peu d'espoir qui devait leur rester était invisible, de toute évidence.

Emma entendit soudain une nouvelle voix, vive, déterminée, qui lui sembla vaguement familière.

« WOI ! Al’ ! T’es sûr que c’est par là ?! »

- "Qu'est-ce que..."

...ses frères ?
Imaginant leur réaction face à l'état de leur soeur bien-aimée, Emma se sentit prise d'un grand sentiment de culpabilité.
Elle savait depuis longtemps que tout cela était dangereux.
Elle les entendait courir vers eux.
Tout ce qu'elle put faire, fut de s'avancer lentement vers l'endroit d'où provenait la voix, la tête baissée, portant le corps de son amie à ceux qui sauraient prendre soin d'elle.

Hj: J'avais pas vu que le bouton verrouillé c'était "Verrouillé Niark Niark" xD

Plus il se rapprocher de l’entrée de l’usine, plus il accélérait, évitant négligemment les trous et les obstacles se dressant devant lui. Edward n’avait qu’une seule idée en tête ; s’assurer que sa sœur était en vie. Derrière lui, les pas lourds d’Alphonse résonnaient sur la pierre du pont menaçant de s’écrouler.

Le garçon aux cheveux blonds déboula dans l’entrée, s’arrêtant brutalement en se retrouvant face à la jeune fille qui venait à sa rencontre. Il lui jeta un bref regard, avant de baisser les yeux vers ce que les iris bleus de la jeune fille lui indiquaient.

… Ses lèvres s’entrouvrir, mais aucun son ne put en sortir. Le jeune frère entra à sa suite, regarda la jeune fille, les jeunes collégiens derrière elle, puis son grand frère.

-« Ils sont là Edward, où est… »

Il ne finit pas sa phrase. Le regard de son frère en disait déjà trop.

-« A… Annabelle ! », S’écria Edward, s’arrachant à sa terrible contemplation et débarrassant Emma du poids ‘mort’ de sa sœur. « C’est une blague ?! Qu’est-ce que… OI ! Réveille-toi ! Ouvre-les yeux, frangine ! »

Alphonse posa sa main tremblante sur l’épaule d’Emma, essayant d’ignorer les vociférations déchirantes de son petit grand frère.

-« Ca… ca va aller ? Et les autres ? », Dit-il le plus calmement possible, étouffant un sanglot.

Il retourna le regard vers son frère.

-« Edward, il faut partir ! Emmène Annabelle et son amie à l’abri sur la berge, je m’occupe des autres ! »

Revenant à la réalité, Edward se frotta précipitamment les yeux, et posa ses yeux rougis sur Alphonse.

-« Ouais, je m’en occupe ! »

Le petit homme monta soigneusement sa sœur sur son dos, puis attrapa le poignet de la jeune fille avec son glacial bras d’acier.

-« Emma, c’est ça ? Tu peux suivre ? »

Il n’attendait pas vraiment de réponse. Au pire, il l’aurait porté aussi. Il n’avait pas la moindre seconde à perdre.
Alphonse se dirigea vers le reste du groupe d’élève.

-« Que ceux qui peuvent marcher suivent Edward, et vite ! Je porterais les autres ! »

Odd, serrant la main d’Aelita qui n’avait pas cessé de pleurer depuis qu’elle était revenue du monde virtuel, hocha la tête avant d’entrainer la triste princesse à la poursuite du trio blond.
Alphonse se précipita vers Ulrich, qu’il monta sur son épaule, puis saisit Yumi par le bras, avant de courir lui aussi sur le pont.
Ce n’était plus qu’une question de seconde avant que le piège ne se referme…

Emma n'opposa pas de résistance à ce qu'Edward prenne le corps de sa soeur. Elle voulait qu'ils se rendent compte par eux-même de la force destructrice d'ARNA. Après tout, c'étaient des gens de confiance. Du moins, telle est l'impression qu'ils dégageaient... Les frères d'une Mokoguerrière devaient certainement pouvoir comprendre, pouvoir comprendre la menace, pouvoir comprendre l'impuissance d'un groupe de collégiens face à la situation qui avait fait perdre son bras à leur jeune soeur...
La lourde main de l'homme en armure colossale sur son épaule ne fit que la conforter dans cette façon de penser. Elle le sentit trembler, à la fois de peur pour sa soeur, mais, lui semblait-il également, de compassion envers ce qui était arrivé, et ce qui avait du arriver par le passé, à la troupe de collégiens.

A « Ca… ca va aller ? Et les autres ? »

Le grand robot avait parlé d'une voix à la fois calme et hésitante. Emma ne put répondre qu'en hochant à peine la tête. La peur et la tristesse l'emplissaient trop en cet instant pour qu'elle puisse réagir de façon plus vive, et pour que sa voix ne trahisse pas son intense envie de pleurer.

A « Edward, il faut partir ! Emmène Annabelle et son amie à l’abri sur la berge, je m’occupe des autres ! »
E « Ouais, je m’en occupe ! Emma c'est ça ? Tu peux suivre ?»

Emma leva doucement la tête lorsqu'elle sentit qu'on lui prenait le bras, d'une main ferme et glaciale. Edward, qui portait sa soeur sur son dos, ne guettait même pas de réaction de sa part. Il fallait partir d'urgence, c'était évident. L'attente d'une réponse signifiait à tout instant une perte de temps.
Il fallait courir loin d'ici.

Emma eut à peine le temps d'entendre les autres commencer à suivre le trio dont elle faisait partie.
La devanture de l'usine s'effondra dans un grognement de bête sauvage sur le frêle pont, d'ores et déjà parsemé de moult trous, fissures et débris de l'usine chancelante.

Elle sortir de son état second. Ses jambes ne l'avaient jamais portées aussi vite.
Elle courut avec le vent provoqué par l'effondrement.

- "COUREZ TOUS !"

Elle courut en hurlant, et en espérant que tous ceux dont elle ne pouvait entendre les pas suivaient, et survivraient. Elle n'entendait que les pas métalliques du grand frère d'Annabelle marteler le sol de façon irrégulière, désespérément.

Quand le mur de l'usine heurta le pont, toute la terre autour d'eux trembla. La route de goudron blanchi par la poussière se souleva sous leurs pieds, les déséquilibrant, et ils chutèrent tous. Edward parvint à garder sa soeur sur son dos, il la maintenait fortement par le bras qui lui restait et par les jambes. Alphonse avait roulé sur son côté droit et tentait de se maintenir à quatre pattes pour ne pas s'effondrer. Odd tenait Aelita par la main, ils étaient tout deux aplatis au sol sur la gauche de la route.
Emma voulut vérifier que Jérémie se portait bien.
Mais elle oubliait que...

Elle n'eut presque pas le temps de voir le visage du jeune blondinet se dessiner dans sa tête.

Ulrich tenta de rattraper Yumi, mais celle-ci fonça tête la première vers une immense crevasse.
Un cri déchira le ciel.

Y "ULRIIIIIIIIIIIIIICH !"
U "NOOOOOOON, YUMIIIII !"

Dans un élan d'amour profond et de désespoir, Ulrich se jeta dans le vide, suivant celle qu'il aimait depuis toujours dans sa chute...mortelle ?

La route gondolait encore sous l'effet de l'onde, la crevasse effectuait des mouvements tortueux, comme si elle était dévorée de l'intérieur par le mal qui venait de se répandre dans le monde entier, quittant sa cage numérique.

Lorsque Yumi tomba dans la crevasse, tous les yeux s'écarquillèrent d'horreur.

Deux compagnons.

Plus personne ne respirait.
Les coeurs ralentissaient.
La crevasse animée se resserrait petit à petit.
Si Yumi n'avait pas été dévorée par les entrailles de la Terre, elle allait mourir écrasée par deux murs de goudron et de terre compactée.
Ulrich, la jambe broyée par l'impact du sol qu'il avait subi quelques secondes après la jeune japonaise, tendait la main au dessus de la crevasse, immobile, haletant.

Personne ne savait s'il apercevait Yumi ou non. S'il la voyait vivante.
Ou si les ténèbres l'avaient déjà invitées à les rejoindre, les bras grands ouverts, mouvants comme s'ils étaient animés de vie.

Tous comprirent qu'il fallait continuer à courir, quoi qu'il arrive.
Mais tous ne parvinrent à se relever.
Terrorisés, tétanisés, attristés comme jamais, ils attendaient.
Qu'attendaient-ils ?
Aucun d'entre eux ne le savait...

Elle était là, sous ses yeux, juste quelques centimètres plus bas que lui. Il tendait le bas le plus qu’il le pouvait, immobilisé par sa jambe broyée. Il tendait le bras encore et encore, mais ne parvenait pas à couvrir les quelques pauvres centimètres le séparant de sa dulcinée. Ses yeux en amandes empli de larmes le suppliaient de la remonter, mais il n’y arrivait pas.

Ulrich – « … P*tain… Ce bras est toujours trop court… »

Il se remémorait le nombre de fois où il avait failli perde son amour à cause de ses bras qui n’arrivaient jamais à l’atteindre. Les larmes commencèrent à rouler sur ses joues, désespéré et honteux, il était sur le point de se résigner…

« N’abandonne pas !! »

Il était tellement absorbé par le regard de Yumi qu’il n’avait pas entendu les pas bruyant de l’armure se ruant vers lui. Il se pencha vers l’avant, encore et encore, saisissant la main de sa belle, quitte à mourir avec elle. Mais avant qu’il ne tombe lui, quelque chose de glacial lui agrippa la jambe, le remontant violemment, lui et sa japonaise, en hurlant, avant de les attraper tous les deux dans ses bras.

Alphonse - « Tant que vous n’êtes pas mort, vous n’avez pas le droit d’abandonner !! »

La jeune japonaise se serra contre son Ulrich, qui fixait l’armure en pleurant silencieusement, plein de reconnaissance.
Alphonse, avec les deux tourtereaux dans les bras, se mit à courir derrière Odd et Aelita, qui avaient fini par réussir à se redresser, et il leur emboitait le pas, pour les empêcher de ralentir.

… Le reste de l’usine, le pont et une bonne partie de la berge s’effondrèrent, soulevant un épais nuage, suivit d’un bruit des plus assourdissants et d’un dernier grondement de la terre.

… Puis le plus rien. Un calme morbide s’installant.

...
C’était finit.

Haletant, la respiration d’Alphonse résonnait dans son armure. Il avait appuyé son épaule à l’un des rares arbres du parc encore debout. A ses pieds, Yumi et Ulrich, l’un dans les bras de l’autre, tremblant, regardaient le reste du groupe.

Odd s’était laissé tomber au sol, épuisé d’avoir porté la princesse sur les derniers mètres. Il fixait l’herbe comme si c’était la plus belle chose qu’il ait jamais vu, les yeux encore humides, mais il n’avait plus la force de pleurer. A côté de lui, à genoux et recroquevillé sur elle-même, Aelita pleurait silencieusement.

Un peu plus loin, Edward se laissait tomber assis sur le sol, gardant précieusement Annabelle dans ses bras, vérifiant qu’elle respirait encore. Il poussa un long soupir, et regarda le groupe derrière lui, avant de poser son regard sur la jeune fille non loin de lui…

Edward – « Ca va aller, Emma ? »

Emma prenait peu à peu conscience que le sol s'immobilisait, que le silence prenait la place de la cacophonie qui régnait quelques instants auparavant. Ses oreilles sifflaient, ses yeux rougis par la poussière et les larmes la brûlaient, elle tremblait de tous ses membres endoloris par l'effort intense et soudain qu'avait été celui de la fuite.

Elle était par terre, non loin d'Annabelle et de son frère, qui la tenait toujours soigneusement dans ses bras.
Regardant un peu plus loin, elle aperçut Odd et Aelita, recroquevillés sur eux-mêmes, la jeune princesse pleurant doucement. Alphonse, appuyé contre un arbre, perçait le silence de sa respiration irrégulière.
Ulrich et Yumi, dans les bras l'un de l'autre, tremblotaient en cherchant du regard leurs compagnons.

L'usine s'était totalement effondrée. Il n'en restait, au loin, qu'un amas de gravats au centre d'un immense nuage de poussière grisâtre. Quelques grésillements leur parvenaient encore, témoins de la destruction du système électrique de l'usine, et du supercalculateur...

C'était terminé. Le coeur, la raison de leurs aventures avait été détruit et avait emporté leur ami dans sa chute.
Une larme roula sur sa joue.

E " Ca va aller, Emma ? "

Elle tourna lentement les yeux vers Edward. Il tenait la main de sa soeur pour s'assurer qu'elle restait en vie.
Elle esquissa un sourire très léger, et d'une voix presque imperceptible, elle lui répondit.

- "Ca va... Je crois."

Ses yeux descendirent vers Annabelle. Elle fit un signe de tête au jeune blond pour s'enquérir de son état.

Edward regarda la larme couler le long de la joue d’Emma. Elle tourna le regard vers lui sans bouger.

Emma – « Ça va… je crois. »

Il faillit ne pas entendre la réponse tellement elle était soufflée. Il la vit poser les yeux sur sa sœur, et suivit son regard. Il grimaça avant de pousser quelques mèches de son front pour y poser sa main gauche. Son front était bouillant… surement une fièvre causée par la douleur de son épaule déchirée. Il baissa quelques secondes les yeux, avant de tourner de nouveau le regard vers Emma.

Edward – « … Je vais devoir l’emmener rapidement dans un hôpital. »

Odd se releva, aidant Aelita à en faire de même. Il hésitait à parler, mais ne supportait plus le silence. Il adressa alors au groupe.

Odd – « …. Qu… Qu’est-ce qu’on fait, maintenant… ? »

Il ne reçut pas de réponse immédiatement. Le silence pesant qui suivit ne dura que quelques secondes, qui lui parurent pourtant extrêmement longues… Il se mit à rire, d’un rire forcé, nerveux…

Odd – « Bah quoi ? F-Faites pas cette tête ! On ne va pas rester là à attendre de prendre racine, on- » Sa gorge se serra. Il repoussa un sanglot. Ses yeux se remplir de nouveau de larmes. « … On devrait retourner vers… vers le collège. Les autorités sont surement là, ils vont nous prendre en charge. »

Il donnait tout ce qu'il avait pour refouler ses larmes, alors qu’il continuait de sourire.

Odd – « O-On ne peux pas rester ici. Il n’y a… plus rien qui nous retienne. »
Aelita – « … Odd… »
Odd - « C'est vrai quoi, on- »

Odd se retrouva soudainement dans les bras de quelqu’un. Les yeux du blond s'écarquillèrent de surprise. Deux mains bienveillantes, assurées, se serrèrent dans son dos. C’était Ulrich qui s’était levé pour prendre son meilleur ami dans ses bras, ne supportant plus de le regarder sans bouger.

Ulrich – « Ne te forces pas à sourire, ça ne te va pas. », dit-il sèchement.

Le regard tremblant, Odd sentit ses larmes se frayer un chemin hors de ses yeux. Serrant les lèvres, il n'arriver plus à se retenir.
Il fondit en larmes bruyamment dans les bras d’Ulrich pendant de longues minutes, sous le regard triste de ses amis dont les yeux s'humidifièrent en entendant les pleures du garçon. Lui d'habitude si joyeux pleurait comme il ne l'avait surement jamais fait avant.

Aelita pleura en silence à coté de lui, les deux mains sur la bouche, déchiré par ce qu'elle voyait. Ulrich regardait droit devant lui, les mains serrées dans le dos de son ami, le laissant évacuer tout ce qui lui peser sur le coeur par les larmes. Yumi se rapprocha doucement, n'osant pas faire le moindre bruit.

Alphonse aurait surement pleuré s'il l'avait pu. Mais son corps de métal resta froid comme l'acier... Il se rapprochant pourtant du petit groupe de collégien, restant derrière eux, imposant et protecteur. Il posa son regard sur son frère, qui leur tournait le dos avec Annabelle dans les bras.
Edward, les yeux brillants, garda le regard posé sur le visage de sa sœur, avant de fermer les yeux, les dents serrées. Peut-être que s’il était intervenu plus tôt, ces collégiens n’auraient pas eu à voir tout ça, à affronter tout ça…. Seuls. Et sa sœur n’aurait pas perdu son bras...

Derrière eux, la nuit pourtant si noir commençait à s'éclaircir. Les tout premiers rayon du soleil, si chaud par rapport à la froideur de la nuit, se frayèrent un chemin à travers le ciel obscur, venant éblouir les yeux mouillés des collégiens, et caresser leur joues rougies par le sel des larmes...

Odd sanglota quelques secondes encore, avant de se calmer et de renifler bruyamment.
Il leva la tête et sourit à Ulrich, qui lui répondit avec un autre sourire, et lui tapa nonchalamment dans l’épaule pour l’écarter de lui. Il mit son bras autour des épaules de son ami pour regarder le soleil se lever. Aelita fit de même et se mettant le plus proche d'eux possible. Yumi posa sa main sur l'épaule d'Emma, lui adressant un sourire chaleureux quand elle tourna la tête vers elle, et l'invita à se rapprocher du groupe.

Edward tourna la tête vers le groupe quand les rayons du soleil lui chatouillèrent la joue. Il entrouvrit la bouche, stupéfait par le spectacle, qui paraissait être la plus belle chose du monde après le cauchemar de cette nuit…

Il sentit une main se poser sur sa joue, et tourna immédiatement le regard vers Annabelle. Ses yeux entre-ouverts, brillants, le fixait, et elle lui adressait un faible sourire.

Annabelle – « … Le soleil se lève enfin. »

Elle fixait toujours son frère, passant sa seule main dans ses cheveux blonds en souriant. Edward voulait parler, mais restait sans voix. Aucun mot ne venait.

Annabelle – « J’ai fait un affreux cauchemar, Edward... »

Edward sourit tristement, et la serra contre lui de toutes ses forces comme s’il n’allait plus jamais la lâcher.

Edward – « Oui, la nuit a été longue… mais c’est finit maintenant. »

Elle posa sa tête sur son épaule, et ferma les yeux, éblouit par le soleil. Elle les ouvrit de nouveau après quelques secondes, pour sourirent légèrement à ses amis et son autre frère regroupés devant elle en silence.

Le ventre d'Emma se tordit d'une douleur qui se propagea, flux de chaleur brûlant, de ses entrailles vers toutes les extrémités de son corps. Emma n'avait jamais eu aussi peur pour la vie d'un proche, d'une amie avec laquelle elle s'était battue tout ce temps. Voir la plaie laissée par l'arrachage de son bras ne faisait qu'augmenter ce mal-être. Mais elle ne pouvais en décrocher le regard. Elle ne pouvait détourner ses yeux du morceau de tissu imprégné de sang rougeâtre serré autour du corps d'Annabelle.

Le soleil se leva. Les premiers rayons brûlants caressèrent les joues de nos héros, brûlant leur peau blessée et irritée par les larmes.
Annabelle sourit à ses amis. Cela réconforta Emma qui put détourner le regard de tout ce sang. Et espérer un instant que l'avenir leur réserverait des choses meilleures.

Tous les yeux se tournèrent vers l'horizon. Et tout le monde regarda le soleil se lever, en silence. De faibles sourires se dessinèrent sur tous les visages, signes d'un espoir passager.

~

Les collégiens et les frères Elric restèrent ici de longues minutes durant. Dans un silence presque total. La ville semblait endormie. Seules des formes géométriques perçaient à travers la fine bruine et la couche de poussière en suspension dans l'air. La luminosité matinale lui donnait une teinte dorée, ombrée par le gris de la poussière, qui la faisait ressembler à un nuage de gaz inconnu, venu d'une autre planète chaude et déserte. Les immeubles, dont certains s'étaient à moitié écroulés, ressemblaient à des totems futuristes et bienveillants, immobiles dans leur grandeur, à quelques pas du petit groupe recroquevillé près des arbres.
La petite forêt, qui s’agrippait encore du mieux qu'elle le pouvait au sol déformé, dégageait une douce odeur fraîche de bois coupé et d'herbe humide. La mousse s'était détachée des arbres et illuminait le sol de sa blancheur, formant un tapis douillet tout autour des géants de bois, comme pour cacher le sol craquelé et réconforter leurs hôtes. Un léger souffle de vent déforma les plus petites branches, les feuilles bruissèrent doucement. S'il n'y avait aucune trace de faune, la flore dansait de tous ses membres.

Le décor était pittoresque.

L'ambiance était calme et feutrée.

Emma soupira.

~

Le silence ne dura davantage qu'une dizaine de minutes. Peu à peu, les bruits témoignant de la vie humaine se firent entendre au loin, puis de plus en plus près. La panique s'était emparée de la ville, en témoignaient les sons successifs qui parvenaient aux oreilles des collégiens.
Quelques cris alarmés d'abord, puis un brouhaha qui se fit de plus en plus grand. Enfin, des bruits de sirènes de pompiers, puis de police. Tout cela leur parvenait en écho, l'air surchargé étouffant une bonne partie des bruits environnants. Mais cela était suffisant pour comprendre que beaucoup de monde était désormais sur les lieux. Les crissements de pneus se multipliaient.
Des pas rapides se firent soudain entendre non loin du groupe.
Emma réalisa soudainement que leur présence ici susciterait nombre de soupçons. L'histoire ne devait être révélée, même suite à la destruction de l'usine. Leur importance dans ce désastre ne devait jamais se savoir. La disparition de Jérémie non plus... Et ils ne pouvaient résolument pas passer pour des promeneurs, le bras d'Annabelle fraîchement arraché les trahirait à coup sûr. Le fait qu'ils soient probablement les seules personnes si proches de l'usine également. Il fallait à tout prix éviter une rencontre immédiate avec les autorités.
Emma brisa le silence d'une voix étouffée.

- "Il faut qu'on parte d'ici. S'ils nous trouvent, on est fichus. On va avoir droit à tous les interrogatoires possibles. Personne ne doit jamais découvrir ça..."

Elle se leva lentement, suivie par tous les regards.

- "Si on se rend au collège, on pourra faire comme si on y avait été depuis tout ce temps. Il suffira de masquer nos blessures. Et Annabelle partira avec ses frères..."

Elle regarda son amie dont les yeux entrouverts la fixaient. Elle était faible, il fallait faire vite.